Une fois n’est pas coutume je ne traite pas ici d’un sujet politique, économique ou d’un autre thème de société habituel, mais tout simplement d’un film.
Un «petit» film que j’ai découvert cet été, en famille, et qui, comment dire ? m’a fait du bien.
Il s’agit de « Notre petite sœur », un film de 2015 du réalisateur japonais Kore-Eda qui est connu pour avoir signé plusieurs chefs d’œuvre, tels que Nobody knows et Still walking, et qui vient d’obtenir la palme d’or du festival de Cannes avec Une affaire de famille, dont la sortie en salle est prévue le 12 décembre prochain.
Il raconte l’histoire de trois jeunes japonaises, Sachi, Yoshino et Chika qui, à l’enterrement de leur père, font la connaissance de leur demi-sœur, Suzu, et l’invitent à partager leur vie. L’intrigue est simple, voire simpliste, mais Kore-Eda la déroule dans des paysages magnifiques, avec des personnages qui dévoilent peu à peu leur générosité, délicatesse et grandeur d’âme.
Nous sommes assez loin de ses œuvres majeures où l’angoisse, la noirceur, et même la cruauté troublent les bons sentiments et les convenances. Très éloignés aussi des films qui me captivent habituellement.
Pourtant, dans cette histoire, celle d’une famille désunie où parents et enfants ont construit des vies parallèles, les motifs de rancœur et d’amertume ne manquaient pas. Autant de sentiments qui auraient pu, qui auraient dû, faire dévier à tout moment le scenario idyllique qui s’esquissait. Or, il n’en est rien. Rien ne vient perturber la bonté et la grandeur d’âme des quatre sœurs.
Kore-Eda réussit un véritable tour de force en proposant un film tendre et paisible, une sorte de « feel good movie » à la photographie soignée, dans lequel vous retenez votre souffle jusqu’à la fin. Magique, à voir de toute urgence.
François Tatti 