Dans quelques semaines j’aurai l’occasion de présenter avec le MCD et d’autres forces politiques notre projet pour Bastia dans le cadre de la campagne électorale pour l’élection municipale de mars 2020.
Dans cette perspective, il me paraît important de replacer le combat que je mène avec le collectif des habitants contre le projet de démolition des logements sociaux de Lupino, dans une démarche politique plus large.
En rappelant tout d’abord que démolir un bâtiment habité n’est jamais un acte anodin. Quelles qu’en soient les raisons, il a toujours des conséquence lourdes à plusieurs niveaux (social, écologique, économique et humain) et que par conséquent on ne peut y avoir recours qu’en dernier ressort ; pour construire un équipement indispensable, restructurer un quartier, ou bien lorsque l’immeuble est tellement dégradé que son maintien n’est pas réaliste.
Mais lorsque rien de tout cela n’est en cause comme c’est le cas à Lupino avec la cité des monts, et que l’on méprise l’avis des habitants, il s’agit seulement d’un acte profondément anti-démocratique. La première adjointe au maire de Bastia l’a d’ailleurs bien précisé lors d’une interview à Viastella le 9 mai dernier : » le choix des travaux à entreprendre ne relève pas du maire de Bastia mais des techniciens qui évaluent les enjeux et l’étendue des travaux à réaliser … » tout est dit !
J’ai une toute autre vision de la rénovation urbaine de nos quartiers populaires. Elle se nourrit à la fois d’une approche urbaine des plus actuelles et du respect de notre histoire sociale et politique commune. Car ces logements populaires sont avant tout la concrétisation de cette volonté politique enracinée dans la soif de progrès social qui a animé de nombreuses générations de responsables politiques de l’après guerre à Bastia. Il me paraît donc indispensable que nos choix urbains restituent cette histoire ou mieux encore, la mettent en valeur.
Je rêve de quartiers populaires rénovés, avec des logements à basse consommation d’énergie, des prix de loyers maîtrisés, des espaces extérieurs vivants et entretenus et des habitants fiers d’y habiter et pour certains d’entre eux, heureux d’y avoir vécu leur vie entière. Des habitants qui savent d’où ils viennent et qu’ils sont les témoins et les héritiers d’une page importante de l’histoire de leur ville
Avons-nous les moyens financiers, techniques et humains de réaliser cela ? Oui assurément. J’avais parlé en son temps d’un plan Marshall pour l’habitat social, il est plus que jamais d’actualité, indispensable et réaliste.
J’en veux pour preuve les moyens financiers considérables dont la Corse dispose dans ce domaine, issus des Contrats de plans, de la PPE (programmation pluriannuelle de l’énergie) et plus récemment encore de l’appel à projet de l’AUE, l’ADEME et l’UE « efficacité énergétique des bâtiments » qui peut financer certains travaux à 80%.
Pour toutes ces raisons, ce plan Marshall sera un des axes majeurs de notre projet politique pour le prochain mandat. Il sera porté par une équipe déterminée et compétente qui sait qu’au delà de la question sociale et urbaine il a aussi un aspect économique essentiel. En effet, ce vaste plan de rénovation est aussi un moyen d’offrir des perspectives de chantiers et donc d’emplois durables pour nos jeunes dans un secteur du bâtiment trop souvent accusé de faire la part belle aux résidences secondaires et à l’emploi extérieur.